dimanche 15 août 2010

Dans le TGV (suite et fin)





Marie-Madeleine (sans la casquette),
Andrée, et Patrick.

Dans le TGV du retour







Arlette, Gabrielle, Bernard, Thérèse

Sur le départ


Alors, Marie-Madeleine ...
ce n'est plus au chapeau, c'est carrément la manche ou quoi ??

Tout a une fin







Retour à la gare TGV d'Avignon.
Arlette, Hélène

The group






Dernier jour, photo souvenir.
On y est tous, sauf Danièle...

Dans l'Ile Piot (suite)

















A gauche : Jean-Marie, Hélène, Bernard
A droite : dîner dans l'île, entre deux spectacles

Dans l'Ile Piot, sous le chapiteau
















A gauche : Patrick et Danièle
A droite : Bernard, Jean-Philippe (notre représentant "officiel" du Théâtre d'Auxerre), Arlette

Commencer la journée en douceur...






Petits déjeuners à la terrasse de l'hôtel,
dans la fraîcheur du matin,
sous un soleil naissant.

jeudi 5 août 2010

Une petite dernière aux Hivernales

Avant de quitter Avignon, on avait envie de retourner aux Hivernales, et de terminer comme on avait commencé : par la danse. C'était
Entre deux, par la compagnie Stylistik, un solo créé et interprété par Abdou N'Gom.

Si la danse d'Abdou N'Gom est très athlétique, issue du hip hop, elle lui est surtout très personnelle.
Le début de sa chorégraphie diffuse une beauté mystérieuse : dans une quasi obscurité, il danse accroupi, progressant par figures bondissantes ou glissantes, au ras de la scène. Animal traqué, cherchant à échapper au chasseur ?
A la séquence suivante, l'animal est blessé, il s'applique de longs bandages blancs, puis une peinture blanche qui recouvre son corps noir. Presque entièrement masqué de blanc, jusqu'à ses yeux bandés, il danse en aveugle un bref instant, allant frôler le vide tout au bord de la scène. Noir, blanc : des thèmes très présents dans sa danse sans délivrer de message simpliste.

Abdou N'Gom laisse percer une personnalité intéressante dans une chorégraphie où il explore et s'avance sans frilosité ni concessions, suivant son itinéraire propre, sans chercher le consensuel.

La Corée à l'honneur

Vendredi 23 juillet :

Avant de quitter Avignon, chacun y est allé de son spectacle repéré personnellement et amoureusement. La Corée a eu son petit succès : ce matin-là, certains sont allés voir "Le Rhinocéros" de Ionesco ... joué en coréen,

Quant à nous, nous avons tenté un spectacle de danse
coréenne : Souffle, de Yu Joung Son, par la compagnie coréenne Ma-Sil, créée en 2005

Un espace de danse, carré, dessiné sur la scène et bordé sur ses quatre côtés par des messages couverts de caractères coréens. La pénombre pour commencer, et sur le côté de la scène, les musiciens qui accompagnent la danse en jouant des instruments coréens : le daegeum (flûte traversière de bambou) et le piri (sorte de hautbois fait en bambou), ainsi que des petites percussions coréennes.
Le premier mouvement est lent, serein, dansé dans la pénombre où le rouge des costumes des danseurs, (costumes contemporains inspirés des costumes traditionnels coréens), luit comme une flamme.
Suit un second mouvement dynamique, en pleine lumière, où les danseurs sont vêtus de blanc. Leur danse mêle leur culture et l'esthétique contemporaine que nous connaissons en Europe.

"Ce ballet joint avec une subtilité merveilleuse culture traditionnelle et modernité"(Jean-Marie).

Pourquoi ce titre : "Souffle" ? Cette chorégraphie illustre le processus de la respiration, symbole de l'énergie vitale et des émotions qui puisent leurs racines au plus profond de l'être.

Une fois le ballet achevé, quand nous nous sommes dirigés vers la sortie, encore émus et éblouis de ce que nous venions de voir, et extrêmement touchés par la beauté insolite de cette danse, les deux danseurs et leurs musiciens attendaient le public pour le rencontrer et le saluer plus personnellement que sur la scène. Hélas, ils ne parlaient pas un mot de français... Nous ne pouvions que leur tendre chaleureusement nos mains et leur dire, par nos sourires et nos gestes, tout l'enchantement que leur ballet nous avait offert. Nous aurions vraiment aimé leur parler...

Terramare

Vendredi 23 juillet : notre dernier jour à Avignon.

Le matin, visite de l'exposition de l'artiste majorquin Miquel Barcelo, présent dans plusieurs lieux de la ville.
Nous avons vu ses tableaux et terres cuites, un univers d'ampleur du geste artistique, et d'une créativité spectaculaire.
Nous avons aussi vu, trônant drôlement sur le parvis du Palais des Papes, une sculpture de bronze signée de l'artiste : un éléphant géant en équilibre sur sa trompe. Une apparition fantasque et fantastique.

Richard II, dans la Cour d'honneur

Ce jeudi 22 juillet, nous terminons la journée par un spectacle du IN :
La tragédie du roi Richard II, de Shakespeare, dans une nouvelle traduction de Frédéric Boyer. Mise en scène de Jean-Baptiste Sastre. Avec Denis Podalydès (Richard II), Nathalie Richard (la reine), Florence Delay...

Selon les échos de la presse, la première a déçu. Nous avons aimé la seconde représentation, ce jeudi. Même si cette mise en scène proposait un Richard II roi enfant, sans puissance ni violence. Ce choix du metteur en scène ne m'a pas traumatisée ! J'ai eu un grand plaisir de théâtre, dû aussi à l'ampleur de la mise en scène, et je crois que j'étais loin d'être la seule dans notre groupe d'Amis du Théâtre.

Le lendemain, vendredi, Richard II était retransmis à la télévision. C'était le soir de notre retour à Auxerre. A peine débarqués du TGV, nous avons tout juste posé nos valises et sommes restés scotchés devant l'écran jusqu'à une heure du matin. Il faut dire que la prise de vue, les plans rapprochés, nous ont permis de voir de près le travail des comédiens, et... d'entendre toutes les répliques...

Du vent dans les voiles


Convaincus par l'enthousiasme de Gabrielle, nous sommes allés écouter l'ensemble vocal Evasion, dans leur nouveau spectacle intitulé : Du vent dans les voiles.
Elles sont cinq, toutes issues de banlieues dites "défavorisées". Elles chantaient pour leur plaisir, entre elles. Elles sont devenues de belles professionnelles de la chanson.
Un travail vocal impeccable. On identifie chacune des voix, toutes très harmonieuses. Un quintette réglé avec une précision d'horloge.
Leurs chansons touchent parce qu'elles y parlent de ce qu'est la vie : la leur, la nôtre, dans la banlieue ou dans le monde. Chant du monde, voix du monde. A elles cinq, elles représentent déjà une bonne diversité culturelle : Bretagne, Italie, Espagne, Maghreb...
Une petite réserve sur la mise en scène et la scénographie, qui ne me semblent pas au même niveau que leur prestation vocale et humaine.
Mais leur concert est un bonheur. Quand elles ont terminé, on a presque l'impression de les connaître, tant elles s'adressent à leur public avec spontanéité et confiance. On souhaite une longue vie et beaucoup de succès à Evasion.

mercredi 4 août 2010

Le chagrin des ogres

Jeudi 22 juillet :

Le bouche à oreille fonctionnant à la vitesse de l'éclair pendant le festival, nous étions impatients de voir Le chagrin des ogres, de Fabrice Murgia, un spectacle de la compagnie Artara, produit par le Théâtre National- Bruxelles.

Inspiré par des faits divers notoires (séquestration, pédophilie, tuerie provoquée par un adolescent...), l'auteur a créé deux personnages d'adolescents : un garçon - qu'il interprète - et une fille, enfermés dans leur désespoir et dans des fantasmes nourris de ces faits divers qu'ils mêlent aux événements de leur vie réelle. Ils sont enfermés aussi physiquement, à l'arrière de la scène où nous les percevons à travers une vitre-vitrine. Deux grandes baies de verre - leurs chambres respectives -. Ils s'adressent au public par le truchement d'une caméra qui projette leur image sur la scène.
En direct, une enfant-femme en robe de communiante-mariée tachée de sang crie son histoire et la leur d'une voix tantôt enfantine, tantôt adulte et parfois d'une raucité qui fait frissonner. La musique qui l'accompagne se fait alors tonitruante, achevant d'installer une atmosphère de cauchemar.
Ce qui surprend, c'est l'irruption inattendue du rire, de la légèreté (par éclairs !) côtoyant cette noirceur. Oui, par moments, l'enfance affleure dans son innocence et sa lumière.
Ce premier texte de théâtre de Fabrice Murgia, auteur de 27 ans, a été, à juste raison, très remarqué. Auteur à suivre...

Un mage en été

Nous avons terminé ce mercredi avec
Un mage en été, d'Olivier Cadiot, interprété par Laurent Poitrenaux, dans une mise en scène de Ludovic Lagarde. C'était à l'Opéra-Théâtre, programmé dans le IN.
Pour ma part, j'ai eu du mal à accrocher avec ce texte, malgré le très beau travail d'interprétation de Laurent Poitrenaux. J'ai aimé le début, pour toute la sensualité qui se dégage du texte. Puis au fur et à mesure que le texte vagabonde et part en zigzag, la magie s'est un peu dissoute dans la longueur.
"Un beau texte qui touche au théâtre par la formation du personnage de "mage" qui est le moteur central. Mais le prétendu mage n'est qu'un imaginatif, fouettant (par l'écriture) l'imagination des sensations, du bien-être : le corps et l'eau.
Un (homme) nage en été.
Interprétation éblouissante, mais les partis pris actuels - mezzo-voce relayé par des systèmes de sonorisation compliqués - destinaient-ils vraiment cette création à l'Opéra-Théâtre ?" (J.M)

Agatha


Agatha, de Marguerite Duras, interprété par Sarah Mesguich et William Mesguich, dans une mise en scène de leur père, Daniel Mesguich.
Nous ne connaissions pas cette pièce de Duras et nous étions curieux de la découvrir. Surtout certains d'entre nous, qui ont vu de très près, pour ne pas dire à la loupe, une autre pièce de Duras : Les eaux et forêts, pour l'avoir longuement travaillée et jouée il n'y a pas si longtemps.
Un texte plein d'étrangeté, un thème très durassien : l'amour d'un frère et d'une soeur, leur dernière rencontre avant de se séparer à jamais à cause de cette impossibilité de vivre cet amour interdit.
Une belle mise en scène dans un décor qui m'évoque plutôt le monde des romans gothiques de la fin du 19e siècle. Un vrai travail de théâtre où les comédiens portent le texte comme on porte un chant : il s'agit bien d'un théâtre de texte, et c'est un bonheur de retrouver ce théâtre pur, loin des performances tellement à la mode en ce moment, à Avignon et ailleurs.

Chapelle Saint Charles : un lieu, un artiste


Belle découverte entre deux spectacles.
L'installation de l'artiste contemporain Georges Rousse dans la chapelle joue avec les lignes et les volumes architecturaux, striant de lattes parallèles les voûtes et les courbes, transformant les perspectives et les contrastes.
La chapelle en devient à la fois plus opaque et plus lumineuse.

Mercredi 21 juillet

Ce mercredi, nous avons commencé par aller au théâtre de la Manufacture, un de nos lieux chouchous du festival, qui propose toujours une programmation riche .
Nous y avons vu Je me souviens, de et par Jérôme Rouger, de la compagnie La Martingale Rennes).

"L'évocation de bonne foi d'une enfance dans les Deux-Sèvres, selon le procédé initié par Georges Pérec. Une réalisation honnête, gâtée par des procédés techniques envahissants" (Jean-Marie)

mardi 3 août 2010

Apprivoiser la panthère


Nous avons vu aussi, ce mardi 20 juillet, une pièce :
Apprivoiser la panthère, librement inspirée des "Identités meurtrières" d'Amin Maalouf. Création de Jalie Barcilon et Hala Ghosn (auteur, metteur en scène), par la compagnie La Poursuite/Makisart - Limoges.

Apprivoiser la panthère, ou comment nos instincts nationalistes peuvent nous transformer en bêtes sauvages et déclencher des comportements meurtriers.
Les jeunes comédiens s'investissent avec une grande vitalité dans cette pièce généreuse, où par moments, la gravité du sujet est traitée avec un humour et un sens de l'absurde qui confèrent une distance intéressante, une dimension artistique, et nous atteignent.
Dommage que ce travail riche soit, à mon sens, un peu désordonné, pas suffisamment abouti. Il faudrait sûrement trier, élaguer, structurer le propos et le jeu des comédiens, pour atteindre l'essentiel avec une plus grande force.

Fanfarerie nationale

Le second spectacle de la soirée dans l'île était un autre spectacle de nouveau cirque, mais lui aussi débordant cette appellation, Fanfarerie nationale, par la compagnie Circa Tsuica.

Autant cirque que fanfare, avec un humour basé sur une dérision et de gros clins d'oeil au patriotisme de la Grande Guerre, celle de 14-18. Parfois une lourdeur très assumée dans le parodique. Un humour grinçant et festif.
Pour Jean-Marie : trop de cuivres, trop d'autodérision et cependant de complaisance.

Le carré curieux


Le carré curieux, par la compagnie Carré curieux.
"Nouveau cirque" est une étiquette réductrice pour ce spectacle étonnant, plein de finesse, d'humour, de poésie. Décalé, très humain. Un quatuor d'artistes venant de Belgique.
Un enchantement, une magie que nous n'oublierons pas de sitôt.
Selon Jean-Marie : cirque éblouissant de science du récit et des quatre personnages, dont une équivoque androgyne dénouée au dernier tableau.

Elle lui dirait dans l'île...


Mardi 20 juillet :
Nous avons passé le pont, rejoint l'île de la Barthelasse à pied. De là-bas, la vue sur Avignon et la grande roue est très belle.
Sur l'île Piot, nous avons assisté à deux spectacles sous chapiteau.

La dernière bande


Le dernier spectacle vu ce lundi de notre arrivée, c'est La dernière bande de Samuel Beckett, au Palais Royal, avec le comédien Jacques Boudet dans le rôle de Krapp, dans une mise en scène de Christophe Gand.

"Revisiter sa dernière confession, enregistrée il y a trente ans sur bande magnétique, expose devant nous le personnage à bien des sentiments d'amusement, de surprise, de dégoût, de négation, de rejet. Au passage, trois mots d'une grande humanité sur la mort de la mère, et la répétition perplexe d'une scène d'amour à peine esquissée...
Toute cette pièce d'une heure est questions, dont les deux plus profondes, qui se renvoient l'une à l'autre, seraient : quel sens pour l'écriture de soi, et l'écriture tout court ?
Et l'autre : quel sens cela a-t-il de vouloir faire revivre le passé?
Une prestation forte, d'un comédien chéri de Guédiguian, avec quelques débordements pourtant. Difficile de les lui reprocher dans le genre beckettien, particulièrement difficile." (Jean-Marie).

La danse aussi...


Ce jour-là, nous avons vu au théâtre du CDC
( Centre de Développement Chorégraphique) les Hivernales - le temple de la danse en Avignon - :
Meia Lua, par la compagnie Malka.

"Ballet d'une grande vigueur et poésie, alliant à un hip hop fondamental capoeira brésilienne et environs. Tutti, solos, duos, trios, se succèdent harmonieusement durant une heure avec une grande intensité (malgré deux ou trois transitions un peu faibles), visitant même une nuit étoilée qui procure une détente poétique et naïve fort bienvenue.
Huit danseurs d'une grande générosité, dont une femme, emmenés par le chorégraphe lui-même, Bouba Landrille Tchouda, et soutenus par une musique originale de bout en bout" (Jean-Marie)

Le choix est difficile...




Danièle, Arlette et Thérèse se penchent studieusement sur l'épais catalogue du OFF en attendant le début du prochain spectacle...

Ce lundi 19 juillet :

Là, nous sommes tous en chemin pour aller voir "La dernière bande" de Beckett, au Palais Royal, un théâtre un peu au-dessus de la jolie Place des Châtaignes que nous traversons pour nous y rendre. La place est bien ombragée en cette fin de chaude journée d'été.
Nous sommes au pied des hautes murailles, tout contre le Palais des papes.

Dans la rue





Nous sommes arrivés à midi à Avignon.
Nous avons commencé par prendre un bon bain de rue dans l'effervescence ambiante, dont voici deux illustrations.

Pourquoi je fais du théâtre ?



Le lundi 19 juillet 2010, nous sommes une dizaine d'Amis du Théâtre d'Auxerre à reprendre le chemin du Festival d'Avignon. Cette fois-ci, pour cinq jours qui s'annoncent déjà bien remplis.
Cette année, plus de 1100 spectacles se jouent chaque jour sur la place d'Avignon pendant le Festival. Les théâtreux ne se laissent pas intimider par la crise. Le public non plus : les salles débordent, que ce soit dans le IN ou dans le OFF.
Quelles que soient les questions que les artistes - et les spectateurs - se posent, la réponse est là, dans cette immense ruche avignonnaise, dans la richesse et le culot sans cesse renouvelés de la créativité artistique.